Un quotidien rythmé par des obligations administratives
La charge administrative des vétérinaires ne se résume pas à remplir quelques formulaires après une journée bien remplie. Elle s’infiltre dans chaque aspect de leur activité, qu'ils travaillent en clinique, en milieu rural ou encore à domicile. Les tâches administratives sont souvent étroitement liées à la réglementation, à la gestion d’une entreprise, ainsi qu’à la relation client.
1. Conformité réglementaire et dossiers médicaux
En France, la législation impose aux vétérinaires de tenir des comptes rendus précis et détaillés de leurs interventions. Chaque animal vu en consultation, chaque acte chirurgical et chaque ordonnance fait l’objet d’une documentation soigneusement encadrée. Par exemple :
- Les ordonnances doivent comporter des mentions obligatoires telles que le nom du médicament, les doses et la durée du traitement. Cela est essentiel pour garantir la traçabilité, prévenir les abus (notamment liés aux antibiotiques) et répondre aux normes de santé publique.
- Les cliniques doivent également conserver des dossiers médicaux individuels pour chaque patient, ce qui représente un cumul croissant de données à organiser et archiver.
Ces démarches, bien que nécessaires pour garantir une médecine de qualité, grignotent un temps précieux sur les activités de soin. Par ailleurs, les contrôles réglementaires réalisés par les autorités compétentes - comme les Directions Départementales de la Protection des Populations (DDPP) - ajoutent une pression supplémentaire sur les praticiens.
2. Gestion RH et économico-administrative
Pour les vétérinaires propriétaires ou cogérants d'une clinique, les responsabilités administratives s’étendent bien au-delà des exigences médicales. Ils doivent simultanément jouer le rôle de gestionnaire et de praticien. Cette double casquette implique :
- La gestion des contrats de travail des salariés (assistants vétérinaires, secrétaires, stagiaires).
- Le traitement des fiches de paie et les déclarations auprès des organismes sociaux comme l’URSSAF.
- Le suivi des factures et de la comptabilité de l’entreprise, souvent délégué à des experts-comptables, mais qui nécessite une collaboration étroite et chronophage.
Selon un sondage mené par le Syndicat National des Vétérinaires d'Exercice Libéral (SNVEL) en 2021, près de 70 % des vétérinaires libéraux estiment passer plus de 5 heures par semaine à des tâches administratives hors soins. Cela représente une journée de travail entière chaque mois dédiée uniquement à des formalités.
3. Communication avec les clients et assurances
Détour crucial mais énergivore : la gestion de la relation client. En plus des consultations, de nombreux vétérinaires consacrent une part importante de leur temps à :
- Répondre aux appels et mails concernant des devis, des rendez-vous ou des demandes de renseignements.
- Éditer des documents justificatifs pour des assurances santé animale.
- Gérer des contentieux liés à des paiements ou des désaccords sur les soins prodigués.
Bien que ce travail soit essentiel pour maintenir une confiance avec les propriétaires d’animaux, il s'ajoute à la montagne de responsabilités hors actes médicaux. Certaines cliniques optent pour des solutions numériques telles que des plateformes de prise de rendez-vous ou des logiciels de gestion des dossiers pour réduire ce poids, mais ces outils ne gomment pas complètement les contraintes humaines associées à ces démarches.