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Réussir son entrée en école vétérinaire après une prépa BCPST : méthode, réalités et conseils

18 octobre 2025

Pourquoi la voie BCPST reste la filière royale vers le métier de vétérinaire ?

Choisir la classe préparatoire BCPST (Biologie, Chimie, Physique et Sciences de la Terre) comme route vers les écoles vétérinaires françaises demeure un itinéraire prisé et reconnu. Chaque année, près de 3 000 étudiants s’engagent dans ce parcours, majoritairement motivés par le projet d’exercer au plus près de la santé animale et des enjeux du vivant (source : ministère de l’Enseignement supérieur, enquête SIES 2022).

La BCPST permet d’acquérir des connaissances solides en sciences fondamentales tout en développant rigueur, capacité de travail et esprit d’analyse : des qualités incontournables pour réussir les concours des écoles vétérinaires (ENV). Historiquement, plus de 70% des nouveaux étudiants des ENV françaises sont issus de cette prépa (source : concours Agro-Veto, statistiques officielles 2023).

  • Prépa réputée pour l’excellence scientifique
  • Parcours clairement balisé par l’État vers les ENV
  • Cursus court : 2 ans (voire 3 avec une “5/2”)
  • Accompagnement pédagogique éprouvé, souvent en petits effectifs

Le cœur du sujet : comprendre le concours d’entrée après BCPST

Quels sont les concours, combien de places, quelles chances ?

L’accès aux quatre écoles nationales vétérinaires françaises (ENV Alfort, Lyon, Nantes, Toulouse) après une BCPST se fait obligatoirement sur concours. Celui-ci est piloté au sein du “Concours Agro-Veto” (ou concours commun Agro-Veto A BCPST).

  • Nombre de places ouvertes en 2024 au concours BCPST : 552 (source : concours-agro-veto.net)
  • Taux de réussite moyen : environ 1 admis pour 4 candidats
  • Répartition géographique des écoles : Alfort (Val-de-Marne), Oniris Nantes, VetAgroSup Lyon, ENVT Toulouse

Ce concours comporte plusieurs étapes : admissibilité sur épreuves écrites, admission après oraux et épreuves de TIPE (Travail d’Initiative Personnelle Encadrée).

Les épreuves-clés du concours BCPST vétérinaire

Nature de l’épreuveVolumePoints forts attendus
Écrits (Février-Mars)
  • Biologie
  • Chimie
  • Physique
  • Mathématiques
  • Géologie
  • Français-Philo
  • Langue vivante
Maîtrise des fondamentaux, rédaction, argumentation
TIPEPrésentation orale d’un travail personnel (Sujet scientifique de l’année)Originalité, démarche scientifique, pédagogie
Oraux (Mai-Juin)Entretien de motivation, interrogations disciplinaires (biologie, chimie, physique, géologie, langue)Synthèse, spontanéité, réflexion, aisance orale

Ce que l’on attend réellement des admissibles : profil humain et compétences

Être major de promo n’est pas indispensable, loin de là. Les ENV cherchent des étudiants qui savent travailler en équipe, garder la tête froide sous pression et démontrer une vraie curiosité scientifique. D’après une enquête interne menée par VetAgro Sup en 2021, les jurys valorisent la capacité à relier théorie scientifique, enjeux sociaux et situations concrètes de terrain.

  • Réflexion sur l’éthique du soin animal
  • Connaissance des enjeux actuels (santé publique, bien-être animal, transition écologique...)
  • Maîtrise d’une langue étrangère appréciée

À l’oral, on ne cherche pas des “robots à QCM” mais des personnalités prêtes à s’engager et à s’adapter.

Démystifier le quotidien de la prépa BCPST : méthode, rythme, conseils pratiques

Bilan horaire : une semaine type en chiffres

  • En moyenne, 35 heures de cours par semaine
  • Ajoutez au moins 20 à 25 heures de travail personnel (exercices, révisions, khôlles…)
  • 1 à 2 “colles” chaque semaine : interrogations orales pour s’entraîner
  • Travaux d’initiative personnelle encadrée à mener tout au long de l’année

Facteurs-clés de réussite relevés par les anciens :

  • S’organiser dès le début : gestion du temps, planification, priorisation
  • Ne pas s’isoler : créer (ou rejoindre) un groupe de travail solidaire
  • Ménager des temps de pause et s’appuyer sur les ressources de son établissement (soutien, tutorat, psychologue…)
  • Travailler ses points faibles sans négliger l’entraînement aux épreuves orales
  • Consulter régulièrement les rapports de jurys et les sujets des années précédentes

Point souvent tus : près de 35% des bacheliers de prépa BCPST abandonnent en cours de route, parfois pour d’autres choix professionnels, parfois pour raison de santé (source : SIES-MESR 2022). Savoir lever la tête du guidon, s’informer sur les débouchés, prendre du recul sont des attitudes justement valorisées dans la filière.

Conseils pratiques pour constituer un dossier solide en vue du concours

  1. Dossier scolaire : privilégier régularité et progression plutôt que coups d’éclat ponctuels.
  2. Lettres de recommandation : elles ne sont pas toujours obligatoires mais peuvent peser, surtout si elles soulignent des aptitudes humaines (travail en équipe, persévérance) ou une implication associative, par exemple dans la protection animale.
  3. Stages et immersions : ceux en cabinet vétérinaire ou structure animale sont valorisés, surtout si vous pouvez en parler lors de l’oral. Il est recommandé d’en faire un ou deux d’au moins une semaine chacun, durant les vacances scolaires.
  4. TIPE : choisir un sujet touchant les enjeux contemporains du vivant (ex : antibiotiques et résistances, faune sauvage et zoonoses, impact environnemental des élevages…)
  5. Engagement extrascolaire : toutes les expériences d’encadrement, animation, bénévolat ou mêmes missions ponctuelles sont utiles pour montrer de vraies compétences transversales.

Paroles du terrain : retours d’expériences récents

Selon le Baromètre annuel des jeunes vétérinaires (SNVEL, 2023), près de 65% des élèves issus du concours BCPST disent avoir découvert de nouveaux champs d'intérêt (recherche, santé publique, faune sauvage) au fil du parcours. Le taux de satisfaction global vis-à-vis de la prépa BCPST dépasse les 80%, mais la pression psychologique y est jugée “élevée” par 56% des anciens (source : SNVEL, 2023).

De plus en plus, les ENV incluent dans leurs oraux ou entretiens des questions sur l’actualité vétérinaire ou sanitaire (Covid-19, biosécurité, changements climatiques, attentes sociétales). Anticiper ce type de questions et nourrir sa réflexion à partir de lectures récentes sont des “plus” stratégiques.

Enfin, il ne faut pas négliger l’importance de la mobilité : pouvoir déménager à Lyon, Nantes, Toulouse ou Alfort selon son rang de classement, implique de la flexibilité, également appréciée par les jurys.

Se projeter : et après la réussite au concours ?

  • La formation vétérinaire dure 5 ans
  • Il est possible de se spécialiser (faune sauvage, industrie pharmaceutique, protection animale, santé publique…)
  • L’internationalisation croissante des études vétérinaires ouvre des portes à l’étranger grâce à Erasmus+, stages, doubles diplômes
  • Les besoins en vétérinaires dans les zones rurales restent élevés, et des dispositifs incitatifs existent (ex : bourses, emplois cumulés, stages longs en ruralité)

Pour mémoire, le taux de chômage des vétérinaires diplômés en France six mois après la sortie est… quasi nul, inférieur à 1% (source : enquête OVE 2023).

Ouvrir le dialogue : vers une refonte du concours ?

Le monde vétérinaire évolue et, avec lui, les modalités d’accès aux ENV. Depuis 2021, de nouveaux parcours post-bac voient le jour : la “voie post-bac” (Parcoursup), le concours “B ENV” pour titulaires de licence, ou encore des expérimentations pour diversifier le recrutement, améliorer la mixité sociale et l’ouverture aux profils atypiques (source : ministère de l’Agriculture, rapport 2022).

La voie BCPST reste aujourd’hui très majoritaire, mais le débat est ouvert sur le profil idéal du vétérinaire de demain : ouverture, engagement, mixité disciplinaire… Autant de thèmes qui nourrissent la réflexion collective et qui feront évoluer, sans doute, le format même du concours dans les prochaines années.

Pour en débattre, partager une question, ou témoigner, n’hésitez pas à utiliser notre formulaire de contact ou à commenter cet article. Parce que les enjeux de la profession vétérinaire dépassent de loin le seul cadre du concours, et que la force du métier est, plus que jamais, dans le dialogue et le partage d’expériences.

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